Air

(elements)

Christiane Candries
www.christiane-candries.fr

Christiane Candries
“Chaque grande émotion esthétique ancienne me reste en mémoire et tôt ou tard ressurgit
Quelquefois des choses les plus simples.
Ainsi les sables du désert algérien, la terre glaise des ateliers de sculpture, les habitations troglodytiques , les ruines : tout ce qui porte la trace d'anciennes vies et nous lie à elles.
Grande émotion devant le modeste travail des femmes: un simple ravaudage, broderie usée ou peintures écaillées qui contiennent l'histoire de ces existences.

L'étude  des maîtres de la peinture et aussi de découvrir ,jeune, le monde d'infinies passions de ces rapins du début du 20 siècle audacieux visionnaires au ventre creux.
Suite à  tout cela  ce qui me plait à travailler c'est la Matière et mes recherches vont toujours dans ce sens, alimentées, il est vrai aussi, par de longues années passées dans les théâtres. Le travail théâtral côté décor, au départ gagne-pain ,devient pour moi très jeune un riche instrument de compréhension du monde.

Par les textes on y embrasse autant les affres sordides que l'élévation spirituelle ,la verte rigolade ou le sublime sourire, Tout ce qui fait nos vies à travers l'impermanence des choses et la conscience de notre finitude.
Par le travail des coulisses et des décors, on aborde les artisanats les plus exigeants, Culture, Histoire, styles, techniques, peinture, sculpture,  feuille d'or , autant que les riches décors ,costumes et masques ,bref le savoir faire inouï puisé auprès des artistes mais aussi auprès des peuples du monde entier.

Ma gratitude est infinie.
J'ai appris la grandeur du petit et l'incertitude du grand.
Je sais la richesse d'un brin d'herbe et la beauté d'un caillou.
Reste le plaisir du "faire" et la conviction que la portée de la peinture se situe dans l'échange, muet et mystérieux,
entre l'oeuvre et l'oeil qui regarde.”

“Every great aesthetic emotion of the past sticks in my mind and sooner or later resurfaces. Sometimes from the simplest things.
The sands of the Algerian desert, the clay of sculpture workshops, troglodytic dwellings, ruins: everything that bears the traces of ancient lives and links us to them. We are moved by the women's modest work: a simple ravaudage, worn embroidery or peeling paint that contains the story of these lives.

Studying the masters of painting and discovering, as a youngster, the world of infinite passions of these daring, hungry visionaries of the early 20th century. Ultimately, what I like to work on is Matter, and my research continues in this direction, fuelled, it's true, by long years spent in theaters.

Theatrical work on the set, at first a livelihood, became for me at a very young age a rich instrument for understanding the world.
Through the texts, we embrace the sordid horrors as much as the spiritual elevation, the green laughter or the sublime smile, everything that makes up our lives through the impermanence of things and awareness of our finitude.

By working backstage and on the sets, one comes into contact with the most demanding crafts, culture, history, styles, techniques, painting, sculpture, gold leaf, as much as with the rich sets, costumes and masks, in short, the unheard-of know-how drawn from artists and people the world over.
My gratitude is infinite.
I have learned the greatness of the small and the uncertainty of the great.
I know the richness of a blade of grass and the beauty of a pebble, but what remains is the pleasure of "doing" and the conviction that the significance of painting lies in the silent, mysterious exchange between the work and the eye that looks on.”

Christiane Candries 2024

We shall not cease from exploration
And the and of all our exploring
Will be to arrive where we started
And know the place for the first time

T.S. ELIOT

Lizzie Stewart
thingsmadeofthings.weebly.com
Je mets les choses dans des boîtes. Les objets sont choisis de ma réserve d'objets donnés, trouvés ou achetés dans des vide greniers. Ils sont reconvertis et mis en relation selon un thème. Le thème peut être une phrase, un concept ou une idée générée par l'un des objets. Toutes mes œuvres sont unifiées par une palette de couleurs pâles et sont délibérément énigmatiques.
Dans mon étude de la sémiotique, Roland Barthes explique que le mot "texte" peut être utilisé pour se référer non seulement à l'écriture, mais aussi aux aspects visuels. Par exemple, les images, les représentations théâtrales, les films, la télévision, la musique, même les objets de la vie quotidienne. Tout est porteur de signification. J'ai développé un intérêt particulier pour la manière dont nous cherchons à comprendre ce que les choses signifient. Cela se reflète dans ma préférence pour la création de "textes ouverts", qui permettent de multiples interprétations, par opposition aux "textes fermés" qui orientent le spectateur vers une interprétation unifiée et une réponse commune. Ainsi, mes boîtes suivent une logique thématique et congruente pour moi, mais restent énigmatiques pour le spectateur.
Mon objectif est de créer quelque chose qui soit aussi précis dans sa forme qu'ambigu dans son interprétation. J'espère que les spectateurs prendront conscience du processus par lequel ils cherchent à comprendre et à donner un sens à ce qu'ils voient: un voyage de curiosité et le plaisir de trouver une interprétation personnelle.

I put things in boxes. Objects are chosen from my store of items that have been given, found, or bought in vide greniers.  They are repurposed and linked according to a theme. This could be a phrase, a concept or an idea generated by one of the objects. All my work is unified by a pale colour palette and is intentionally enigmatic.
In my study of semiotics, Roland Barthes explains that the word "text" can be used to refer not only to writing, but also visual aspects. e.g. images, theatrical performance, film, TV, music, even everyday objects. Everything carries signification.  I developed a particular interest in how we seek to understand what things mean. This is reflected in my preference for creating ‘open’ texts, which allow for multiple interpretations, as opposed to ‘closed’ texts which direct the viewer towards a ‘unified reading’ and a common response.  Hence, my boxes follow a thematic and congruent logic for me, while remaining enigmatic for the viewer.
My aim is to have created something which is as precise in form as it is ambiguous when it comes to interpretation. The viewer will hopefully became aware of the process whereby they seek to understand and make sense of what they see: a voyage of curiosity and the pleasure of finding a personal interpretation.

ARMCM. Royal College of Music, Manchester
BA. Integrated Arts, MMU
M.Phil. Semiotics and Postmodern Performance, MMU & Edinburgh University
M.Sc. Organisation Psychology, UMIST

James Teschner
www.jamesteschner.com

“I paint outdoors near my home in remote farmlands of central France.  The direct experience of being in the landscape, often standing in the same field for months on end, is crucial to my creative process.  My work in recent years has focused primarily on the setting sun, the moon, the sky, and those moments leading towards nightfall, and the night itself, whereby the landscape is either being obliterated, almost devoured by the sun’s all-consuming luminosity or being dissolved by the receding, diminishing light.

The landscape in this part of France is rather flat, soft and gentle with small tracts of farmland dotted with islands of trees and lines of hedges delineating boundaries.  Cows and sheep graze in meadows next to slow moving rivers.  The skies are big, the end-of-day light warm and sensuous.  The setting sun and the unfolding sunset is ephemeral, transitory, fleeting where nothing remains constant.  Clouds form, move, dissolve, morph, taking on different colors, disappearing into a richly complex atmosphere.  Luminescent orange moons rise and fall over a dark silent world.  The night landscape is bathed in the cool, bluish light of big full moons unimpeded by pollution or ambient light.  Planets hover and are then surrounded by stars, constellations, the Milky Way, all slowly moving across the night sky.  Deer screech and bark in the woods then race across a field, an occasional owl swoops in the darkness, moths flutter around my headlamp, moisture comes out of the earth, the temperature falls.  I stand there, painting, connecting to the profundity of the Universe, with Awe, and a profound sense that we are nearly inconsequential participants in this huge vast cosmos, together, in the miracle of creation.”


Je peins dehors, près de chez moi sur des terres agricoles isolées du centre de la France. L’expérience directe d’être dans le paysage, souvent debout dans le même champ pendant des mois et des mois, est vitale à mon processus créatif. Ces dernières années, mon travail s’est concentré principalement sur le coucher du soleil, la lune, le ciel, et ces instants menant au crépuscule, pendant lesquels le paysage est soit anéanti, presque englouti par toute la luminosité dévorante du soleil, soit se dissout dans la lumière qui s’estompe et faiblit, s’évanouissant tout en douceur dans une lueur entre chien et loup.

Le paysage, dans cette partie de la France, est plutôt plat, doux et apaisant avec de petites étendues de terres agricoles parsemées d’îlots d’arbres et de lignes de haies déterminant les limites. Des vaches et des moutons paissent dans les prairies près de rivières à faible courant. Les cieux sont vastes, la lumière en fin de journée est chaude et sensuelle. Le soleil couchant et le coucher de soleil qui se dessine sont fugaces, fragiles, insaisissables là où rien ne reste immuable. Des nuages se forment, se déplacent, s’évaporent, se transforment, prenant différentes couleurs, disparaissant dans une atmosphère somptueusement impénétrable. Des lunes orange luminescentes se lèvent et enveloppent un monde obscur et silencieux. Le paysage nocturne est baigné dans la lumière froide bleutée de grosses lunes pleines non affectées par la pollution ni la lumière ambiante. Les planètes flottent et sont alors entourées d’étoiles et de constellations, de la Voie Lactée, toutes traversant le ciel nocturne. Les cervidés hurlent d’une voix perçante et brament dans les bois, puis traversent un champ à vive allure, un hibou, là de temps en temps, plonge dans l’obscurité, des papillons de nuit voltigent autour de ma lampe frontale, l’humidité sort de la terre, la température baisse. Je me tiens là, en train de peindre, en communion avec l’Univers profond, avec émerveillement, et intimement persuadé que nous sommes des participants presque sans importance dans ce cosmos gigantesque, énorme, ensemble, dans le miracle de la création.”

Terence Wright
www.terence-wright.com

Terence Wright studied Fine Art at Newport and Chelsea Schools of Art, Cultural Anthropology at Oxford University and gained his PhD at University College London. He is Emeritus Professor of Visual Arts at Belfast School of Art, Ulster University.

His current work is concerned with human modification of the natural world, scientific illustration and the presentation of specimens as idealised images. His photographs focus on visual perception and representation from ideas of ‘scientific’ categorisation to exploring natural and cultural environments. He applies a systematic approach to visualisation whereby photography becomes one of many ways of representing the visual world. His work has been exhibited across the world, from San Jose, California to Novosibirsk, Russia, including the Arnolfini Gallery Bristol and Belfast Exposed, Northern Ireland. He holds Irish and UK citizenship and lives and works in France.
“My Still Lifes aim to question and play upon Victorian notions of classification, specimens, analysis and vitrine display. The chickens in the photographs were bred purely for show creating a tension between an individual living creatures and examples of human conceptions of an idealised type. The camera’s ability to freeze the image creates the superficial appearance of a taxidermied animal situated in a curio cabinet. Some of the chickens in the series are presented in correct poses according to the requirements of poultry shows. Others have deviated from the set standards displaying their natural tendency to ‘misbehave’ and/or react to unconventional backgrounds or the presence of inanimate objects.”
 
The Arboretum Virtuale follows mediaeval pilgrimage routes in France and Spain and the photographs form part of a series of images that focuses on the positioning of trees in the landscape. Based on my experiences of walking in the countryside, trees can act as landmarks to indicate passage or to create barriers or obstacles. The photographs aim to present the viewer with unique viewpoints and particular lines of sight. Subject to changing light and weather conditions, they can offer clear perceptions of the environment or can be disguised in partial obscurity”.  

Terence Wright a étudié les beaux-arts aux écoles d'art de Newport et de Chelsea, l'anthropologie culturelle à l'université d'Oxford et a obtenu son doctorat à l'University College de Londres. Il est professeur émérite d'arts visuels à l'école d'art de Belfast, à l'université d'Ulster.

Son travail actuel porte sur la modification du monde naturel par l'homme, l'illustration scientifique et la présentation de spécimens sous forme d'images idéalisées. Ses photographies se concentrent sur la perception et la représentation visuelles, depuis les idées de catégorisation « scientifique » jusqu'à l'exploration des environnements naturels et culturels. Il applique une approche systématique de la visualisation, la photographie devenant l'un des nombreux moyens de représenter le monde visuel. Son travail a été exposé dans le monde entier, de San Jose (Californie) à Novosibirsk (Russie), notamment à l'Arnolfini Gallery Bristol et à Belfast Exposed (Irlande du Nord). Il possède les nationalités irlandaise et britannique et vit et travaille en France.

« Mes natures mortes visent à remettre en question et à jouer avec les notions victoriennes de classification, de spécimens, d'analyse et d'exposition en vitrine. Les poulets photographiés ont été élevés uniquement pour l'exposition, ce qui crée une tension entre des créatures vivantes individuelles et des exemples de conceptions humaines d'un type idéalisé. La capacité de l'appareil photo à figer l'image crée l'apparence superficielle d'un animal taxidermisé situé dans un cabinet de curiosités. Certains des poulets de la série sont présentés dans des poses correctes, conformément aux exigences des expositions avicoles. D'autres s'écartent des normes établies en affichant leur tendance naturelle à « mal se comporter » et/ou à réagir à des arrière-plans non conventionnels ou à la présence d'objets inanimés.

L'Arboretum Virtuale suit les chemins de pèlerinage médiévaux en France et en Espagne et les photographies font partie d'une série d'images qui se concentrent sur l'emplacement des arbres dans le paysage. D'après mes expériences de marche dans la campagne, les arbres peuvent servir de repères pour indiquer un passage ou créer des barrières ou des obstacles. Les photographies visent à présenter au spectateur des points de vue uniques et des lignes de vue particulières. Soumises aux variations de la lumière et des conditions météorologiques, elles peuvent offrir des perceptions claires de l'environnement ou se dissimuler dans une obscurité partielle ».


Terence Wright (2024)